Koyasan Goma

Bouddhisme au Japon

Bouddhisme au Japon

Au Japon, il existe 2 religions majeures : le Bouddhisme et le Shintoïsme.

Evolution du Bouddhisme au Japon

Le courant du bouddhisme au Japon est le Mahayana (voie du grand véhicule), introduit au Japon au VIe siècle en passant par la Chine et la Corée. Le shintoïsme étant déjà présent, les japonais avaient du mal à accepter cette nouvelle religion. Mais lorsque la Cour impériale l’a reconnue en tant que religion ayant « une puissance de protection et de maintien de la paix de l’Etat », ils ont peu à peu commencé à l’accepter. Les Japonais ne croyaient au bouddhisme d’origine, mais au bouddhisme retouché à la japonaise, c’est-à-dire le bouddhisme influencé par le shintoïsme : le bouddhisme japonais a pris sa propre forme et s’est très vite développé.

Quand le bouddhisme a été introduit au Japon, afin qu’il se répande rapidement, le bouddha a été conçu comme étant une divinité shinto et faisait partie de la croyance shinto.

Le bouddhisme, accepté par la Cour impériale et le grand public, a commencé à voir une grande puissance jusqu’à intervenir à la politique au VIIIe siècle. Sous prétexte de prier la prospérité et la paix de l’Etat, les moines ont construit plusieurs temples et statues bouddhiques (par exemple, le temple Todaiji et sa grande statue de Bouddha) à Nara où il y avait la Cour impériale (capitale). Cette puissance du bouddhisme a même rivalisé le pouvoir impérial et par la peur de cette puissance, l’empereur a décidé de déplacer la capitale à Kyoto en 794.

Bouddhisme au Japon
Temple Todaiji à Nara, la plus grande construction en bois au monde

A l’époque Heian, le bouddhisme, qui a pris de plus en plus de pouvoir par le syncrétisme avec le shintoïsme, affirmait que les divinités bouddhiques étaient la forme originale et qu’elles utilisaient la forme de divinités shintos (l’apparence de divinité shinto est fictive) pour sauver les Japonais. Mais au XIIIe siècle, l’idée contraire est née, c’est-à-dire que la forme d’origine des divinités bouddhiques étaient des divinités shintos.

A l’époque d’Edo, afin de limiter le pouvoir du bouddhisme, le Bakufu (le gouvernement) a renforcé le contrôle de cette religion et a fait des temples, établissements du Bakufu.

Puis à l’ère de Meiji, en 1868, le shintoïsme est devenu une religion d’Etat et le gouvernement a décidé de séparer le shintoïsme du bouddhisme et malheureusement, à cause de l’oppression du gouvernement sur le bouddhisme, beaucoup de temples ont été détruits à ce moment-là.

Aujourd’hui, le bouddhisme est l’une des religions majeures au Japon avec le shintoïsme.

Croyances du bouddhisme japonais

Le bouddhisme japonais est basé sur 2 idées majeures : « la commémoration des défunts » et « une vie épanouie ».

Avant l’introduction du bouddhisme, il y avait des croyances populaires (origine de shinto) qui considéraient que l’âme des morts était impure et qu’elle provoquait des malheurs. Les Japonais ont alors commencé à ordonner des cérémonies afin de calmer cette âme impure. Pour les Japonais, l’idée d’un monde après la mort n’existait pas. C’est le bouddhisme qui a introduit aux Japonais la notion du paradis après la mort et ainsi la voie vers le paradis. Cette idée a attiré la noblesse et les cérémonies anciennes ont été peu à peu remplacées par des deuils bouddhiques. Les empereurs et les nobles étaient enterrés dans un tumulus mais à partir de l’époque Nara (VIIIe siècle), le deuil se déroulait au sein d’un temple et était présidé par un moine et, le corps y était ensuite enterré dans une tombe.

Le bouddhisme a gagné du terrain grâce à l’idée de prier pour une vie épanouie : les personnes au pouvoir demandaient la paix durable et la stabilité politique et, à leur demande, les moines priaient. Cette prière pour une vie épanouie s’est répandue considérablement et les moines commençaient à prier pour une bonne récolte du riz, une bonne santé ou même un accouchement facile pour les femmes.

Temples

Bouddhisme au Japon
Temple Kofukuji à Nara

La plupart des temples sont en bois comme pour les sanctuaires shinto : la plus grande différence avec un sanctuaire est l’utilisation de tuiles, introduites au Japon en même temps que le bouddhisme par la Chine.
Le temple se dit Tera (寺)ou Jiin (寺院) en japonais et il y a plus de 75,000 temples au Japon.

A l’entrée du temple, il y a la porte principale appelée Mon (門) dans laquelle on trouve parfois les statues de Ni-o (仁王), gardiens du temple. Il y a 3 bâtiments essentiels dans l’enceinte d’un temple :

La pagode (寺院) : souvent à 3 ou 5 étages, la pagode a été construite pour représenter une stupa dans laquelle on mettait le reste du corps de Bouddha. Mais à partir du VIIIe siècle, l’idée de la pagode a changée et elle est aujourd’hui considérée comme une tour représentant les éléments du monde : la terre, l’eau, le feu, le vent et le ciel.

Le bâtiment principal : il peut être un Kondo (金堂, littéralement la salle d’or), un Honden (本殿, littéralement le palais principal) ou un Butsuden (仏殿, littéralement le palais du Bouddha) selon les écoles. C’est le bâtiment le plus important dans l’enceinte d’un temple dans lequel on vénère la divinité la plus importante de ce dernier (ou de l’école).

La salle d’études : Kodo ou Hodo, dans laquelle les moines enseignent le bouddhisme aux fidèles et c’est dans cette salle que les offices sont menées.

Différentes écoles

Bouddhisme au Japon
La statue du Bouddha à Nara dans le temple Todai-ji

Il existe au Japon 3 grands courants de bouddhisme, 13 écoles principales (宗, shu) qui découlent en 56 petites écoles (派, ha).
Époque Nara :
・Hosso-shu (temple Kofuku-ji à Nara)
・Kegon-shu (temple Todai-ji à Nara)
・Ritsu-shu
Époque Heian :
・Tendai-shu (temple Enryaku-ji à Kyoto, fondateur Saicho)
・Shingon-shu (Mont Koya, fondateur Kukai)
Époque Kamakura :
・Yuzu Nembutsu-shu
・Jodo-shu (temple Chion-in à Kyoto)
・Jodo-shin-shu (temple Nishihongan-ji à Kyoto)
・Ji-shu
・Rinzai-shu (Pavillon d’or, fondateur Ei-sai)
・Soto-shu (temple Eihei-ji à Fukui)
・Nichiren-shu
Époque Edo :
・Obaku-shu
Les écoles les plus répandues sont Jodo-shin-shu et Jodo-shu.

Politique de Danka (famille relevant d’un temple bouddhique)

Le christianisme est arrivé au Japon en 1549 et se répand peu à peu jusqu’au rang des samouraïs. Le gouvernement militaire d’Edo dirigé par la famille Tokugawa pensait que derrière l’introduction du christianisme chez les Occidentaux, il y avait la volonté de colonisation. Par peur d’être envahi, le gouvernement a décidé d’interdire le christianisme. Afin de convertir le peuple au bouddhisme, le gouvernement a mené une politique de Danka, c’est-à-dire que tous les membres de chaque famille étaient obligés de s’inscrire au temple le plus proche de leur domicile. (le gouvernement de Tokugawa voulait faire du bouddhisme la religion d’Etat). Les temples avaient le rôle de l’actuelle mairie : c’est le temple qui délivrait la fiche d’état civil et le passeport et, qui présidait les deuils …
La politique de Danka a été abolie en 1871 mais les tombes et les deuils y sont toujours présents.

L’empereur et le bouddhisme

On dit que l’empereur japonais existe depuis toujours et on ne connaît pas vraiment l’histoire de cette famille impériale. Au VIIIe siècle, le Kojiki et le Nihon Shoki (considérés comme les premiers textes au Japon) ont été écrits afin de clarifier la légitimité du règne de l’empereur et d’en informer à l’intérieur ainsi qu’à l’extérieur du pays. D’après ces textes, l’empereur est considéré comme le descendant de la divinité suprême de shinto Amaterasu. Quand le bouddhisme est apparu au Japon, beaucoup de grandes familles étaient contre car pour elles, il s’agissait d’introduire une autre divinité que l’empereur. Mais le prince impérial Shotoku-Taishi (574-622) a favorisé la croyance du bouddhisme et a fait construire plusieurs temples à Nara dont le Horyu-ji. Le bouddhisme devient une croyance indispensable pour la famille impériale et grâce au syncrétisme shinto-bouddhisme, une sorte de nouvelle croyance est née : après l’abdication, devenir moine pour un empereur était légitime et jusqu’à l’époque d’Edo, les tombeaux impériaux étaient dans un temple.
Après la défaite de la seconde guerre mondiale, l’empereur a perdu touts ses pouvoirs et est devenu un simple symbole du pays. Il n’a plus le droit d’exprimer sa pensée et nous ne connaissons pas sa croyance religieuse.

Bouddhisme au Japon
Temple Horyu-ji à Nara

Juzu -chapelet

Bouddhisme au Japon

Le Juzu est un chapelet bouddhique qui sert à compter le nombre de récitations. Il est composé de 108 boules en bois. Ce chiffre représente le nombre de désirs (bon-no). Il a été introduit au Japon au VIIe siècle par la Chine. Pour les moines, ce chapelet sert à compter le nombre de récitations et, les fidèles ou les Japonais qui assistent à un deuil l’accrochent sur les mains lors de la prière.

 

Jizo ou Jizo Bosatsu

Ce sont des statues que vous pouvez trouver assez souvent dans la rue ou dans les temples et elles portent souvent un bavoir. Le Jizo vient en aide aux gens malheureux et de ce fait il nous est très proche. Il est également considéré comme un protecteur d’enfants, d’où les bavoirs et les chapeaux.

Zen

C’est une branche japonaise du bouddhisme. Il y a 3 écoles qui pratiquent le zen : le Rinzai-shu, le Soto-shu et le Obaku-shu. C’est un enseignement qui s’appuie sur la médiation en ayant la position assise dite zazen.

Bouddhisme au Japon
Jizo
Bouddhisme au Japon
La salle pour faire le zazen

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